Information Covid-19 : En savoir plus sur les RDV clinique vétérinaire.   |   Rendez-vous au 0262 53 43 43

L’ehrlichiose canine

C’est une maladie assez fréquente à la Réunion. Elle est due à une bactérie, l’Ehrlichia, qui est transmise par les tiques au chien. La saison chaude, propice à l’éclosion des tiques, favorise aussi cette maladie. 

Transmission 

Le cycle est assez simple: une tique (appelée chez nous « carapatte ») se gorge de sang sur un chien malade. Cette tique peut rester infestante pendant 155 jours. Si pendant cette période, elle pique un autre chien au cours de son repas de sang, cette tique va transmettre la maladie au deuxième chien. 

Une fois injectée dans l’organisme, la bactérie se dissémine dans les ganglions, puis dans les cellules mononucléées de la rate et du foie. Ces cellules se propagent dans tout l’organisme et provoquent des lésions des vaisseaux sanguins dans l’ensemble des organes. L’incubation de la maladie varie entre 8 et 30 jours. Les premiers symptômes sont une forte fièvre et une baisse d’appétit. Ensuite seulement apparaissent des signes hématologiques: diminution du nombre de plaquetttes, anomalie du fonctionnement de ces plaquettes, diminution du nombre des globules blancs et diminution du nombre des globules rouges. Ces signes ne peuvent être détectés qu’à partir d’une prise de sang. Il est décrit trois phases distinctes de la maladie: phase aiguë, phase subclinique, phase chronique. 

Phase aiguë 

La phase aiguë suit l’incubation qui est de 8 à 30 jours. Elle est caractérisée par une forte fièvre (40°C en moyenne), un abattement, une perte de poids, de l’anorexie, une augmentation du volume de la rate, une augmentation de la taille des ganglions, de la toux, et des écoulements au niveau des yeux et du nez. 

« Pensez à protéger votre chien »  

L’analyse sanguine met en évidence une diminution du nombre de plaquettes et du nombre de globules rouges. Cette phase dure à peu près 1 mois avant de passer à la seconde phase. 

Phase Subclinique 

Elle passe souvent inaperçue; les anomalies biochimiques et hématologiques sont les mêmes que celles de la phase aiguë. Parfois le chien commence à avoir une atteinte rénale donc un début d’insuffisance rénale. Cette phase peut durer 40 à 120 jours. 

Phase Chronique 

Suit ensuite la phase chronique, qui peut être modérée ou sévère. Encore une fois, les symptômes sont très variés: perte de poids, anorexie, fièvre, déshydratation, pâleur des muqueuses, tendance aux saignements, jaunisse, boiteries, signes neurologiques, insuffisance hépatique, insuffisance rénale chronique, oedèmes… 

L’analyse sanguine met alors en évidence une diminution grave des plaquettes, des globules rouges et des globules blancs. La biochimie met en évidence une insuffisance hépatique et une insuffisance rénale chronique. 

Le diagnostic sera posé par votre vétérinaire à partir de l’ensemble des données épidémiologiques, cliniques, hématologiques (numération et formule sanguine), biochimiques du rein et du foie) et sérologiques (test ELISA). 

En phase aiguë, le pronostic est bon si la maladie est correctement traitée. En phase chronique, le pronostic est toujours réservé. Le traitement repose alors sur la mise en place d’une antibiothérapie pouvant s’étaler sur plusieurs semaines, ainsi que la mise en place de traitements complémentaires permettant le soutien des fonctions vitales (transfusion, traitements immunosuppresseurs…) 

Prévention 

Chez le chien, il n’existe pas de prédisposition, sexuelle ou liée à l’âge. Cependant, la forme et la sévérité de la maladie est différente selon les races: le beagle est peu sensible alors que le berger allemand développe une forme chronique grave. Les chiens de races croisées seraient moins sensibles que les chiens de races pures. Il n’existe pas de vaccin contre l’Ehrlichiose canine. La prévention de la maladie passe par le contrôle des infestations par les tiques. Ainsi, en octobre, nous sommes au début de notre saison chaude, pensez à protéger votre chien à l’aide d’anti parasitaires externes. Il en existe maintenant de très efficaces sous forme de colliers, pipettes, sprays ou même des comprimés à faire avaler. Demandez conseil à votre vétérinaire. 

Publié dans le Quotidien de la Réunion le 11/10/15.