Ce sont les affections génitales les plus fréquentes chez la chienne. Toutes, jeunes ou adultes, stérilisées ou non, peuvent présenter une vaginite et il n’y a pas de prédisposition raciale.
La flore vaginale est variée et peut contenir même chez les femelles saines des bactéries considérées comme pathogènes et qui le deviennent vraiment lorsque les conditions sont déséquilibrées.
La contamination peut aussi être d’origine vésicale lors de cystite (infection de la vessie), de pyélonéphrite (infection des reins) ou de constipation. Ce sont souvent des bactéries qui sont mises en cause, les vaginites d’origine mycosique sont rares chez la chienne à la différence de la femme. Fréquemment rencontrés chez les chiennes prépubères, âgées de 2 semaines à 2 ans et avant leurs premières chaleurs, les écoulements sont souvent abondants, fluides et de couleur jaunâtre.
« Les vaginites représentent un véritable problème en élevage »
La chienne se lèche beaucoup et l’inflammation et l’oedème de la vulve font au début penser -à tort- à des chaleurs précoces. Parfois, la vaginite s’accompagne de fièvre. Elle peut être due à une malformation de l’appareil génital mais la plupart du temps on ne connaît pas la cause de ces infections précoces. Ce qui est fréquent, c’est que la vaginite disparaît spontanément dès les premières chaleurs.
Infertilité et mortinatalité.
Si vous observez que votre chienne se lèche de façon insistante la vulve, qu’un liquide s’écoule de façon plus ou moins visible ou que votre chienne attire les mâles comme pendant ses chaleurs, il faut penser à une vaginite. Parfois, elle est associée à une autre affection. Ainsi, d’autres signes peuvent s’ajouter comme une envie fréquente d’uriner quand il s’agit d’une cystite.
Ce n’est pas une affection grave au début mais si elle n’est pas traitée, les fermes peuvent « coloniser » d’autres organes tels que la vessie ou l’utérus. Ensuite entraîner une métrite (infection de l’utérus) et surtout interférer avec le développement de l’oeuf. En effet, certains germes sont soupçonnés d’avoir une activité spermicide. Les vaginites représentent donc un véritable problème en élevage car elles sont responsables d’infertilité chez la chienne et aussi de mortinatalité car les nouveau-nés peuvent s’infecter lors de la mise bas.
Hygiène irréprochable.
Si vous souhaitez mettre votre chienne à la reproduction, son hygiène vaginale doit être irréprochable. En cas de doute, demandez conseil à votre vétérinaire.
En effet, lors de vaginite, la saillie et même l’insémination artificielle ne sont pas recommandées. De même, si vous êtes propriétaire d’une chienne déjà gestante, vous devez être très attentifs à la présence ou non de pertes vulvaires pendant toute la durée de la gestation (en particulier quelques jours après l’accouplement si les règles d’hygiène n’ont pas été respectées): lors d’infection vaginale, les nouveau-nés peuvent être contaminés et développer une septicémie mortelle. Si vous constatez des pertes, il est important de consulter votre vétérinaire, qui va d’abord rechercher leur origine (qui peut êtreutérine, dues aux chaleurs, à une métrite…) et l’absence de masse obstruant le vagin. Souvent, sera réalisé un grottis vaginale, c’est-à-dire un prélèvement avec un écouvillon qui après coloration sera observé par microscope.
Selon les cas, il peut être nécessaire de faire appel à l’échographie pour poser le diagnostic. Le traitement sera en fonction de la gravité de l’infection et de l’état général de la chienne.
A savoir: si la vaginite concerne une chienne impubère, la stérilisation avant ses premières chaleurs n’est pas recommandée.
Publié dans le Quotidien de la Réunion le 08/05/16.