L’hépatite de Rubarth est une maladie contagieuse, due à un adénovirus canin de type 1 (CAV1). Le CAV1 est spécifique aux canidés et le chien y est particulièrement sensible. Ce virus est relativement résistant et peut survivre plusieurs mois dans le milieu extérieur (dans les boxes, sur le linge). La contamination peut être directe, d’un chien à un autre, ou indirecte, par contact avec de l’urine, de la salive ou des fèces.
Certains parasites comme les poux ou les puces peuvent également transmettre la maladie. De plus, les chiens après guérison peuvent rester contaminants pour les autres chiens pendant plus de six mois. Ils sont excréteurs même s’ils ne montrent plus de signes de la maladie. Les symptômes varient selon la gravité de l’infection: dans la forme suraiguë, l’atteinte hépatique est foudroyante et la mort survient en quelques heures. Cette forme touche essentiellement les chiots de 2 ou 3 mois.
La mort dans les cas les plus graves.
Dans la forme aiguë, le chien présente une diminution d’appétit, de la fièvre, des muqueuses pâles, une conjonctivite, de la toux, une douleur abdominale, des vomissements et de la diarrhée. Parfois, le chien peut présenter une jaunisse. La guérison se produit généralement en une dizaine de jours, sauf dans les cas les plus graves: le chien meurt alors après une phase de coma. Chez certains chiens, après guérison, persiste une opacité cornéenne pendant plusieurs semaines, connue sous le nom de « kératite bleue ». La forme atténuée évolue sur environ deux semaines. Le chien présente une fièvre passagère, des symptômes digestifs et oculaires discrets.
Il existe également une forme chronique dans laquelle les virus se multiplient au niveau de différents organes comme le foie ou les reins, se traduisant par une cirrhose avec perte de poids puis insuffisance rénale et hépatique.
Une infection rare à La Réunion
Les formes asymptomatiques sont les plus fréquentes: le chien est porteur du virus, et donc contaminant pour les autres, sans développer de symptôme.
L’infection est rare à La Réunion. Lorsque des symptômes se manifestent, ils sont très variés et peuvent toucher le foie, les reins, les yeux ou les poumons. Cependant, la mortalité est souvent élevée chez les très jeunes chiots s’ils s’infectent, d’où l’intérêt d’une vaccination précoce et régulière.
L’isolement des animaux malades est inutile, le virus pouvant être excrété dans les urines pendant plusieurs semaines, voir plusieurs mois après la guérison. Le traitement est uniquement symptomatique. Aussi, la meilleure prévention repose sur la vaccination. La primo-vaccination se fait à partir de l’âge de 8 semaines, en deux injections à un mois d’intervalle. Le premier rappel a lieu au bout d’un an. L’immunité conférée par le vaccin est excellente et persistante.
Vice rédhibitoire
Ainsi, si vous regardez dans le carnet de santé ou le passeport de votre chien, à la page des vaccinations, votre vétérinaire peut cocher C, H, P, L ou R, ce qui correspond respectivement à une vaccination contre la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth, la Parvovirose, la Leptospirose ou la Rage.
A savoir, l’hépatite de Rubarth fait partie des vices rédhibitoires. Le délai pour poser un diagnostic de suspicion est de 6 jours à partir de la date d’achat du chien.
Publié dans le Quotidien de la Réunion le 23/10/16.